mercredi 21 novembre 2012

Je ne m'assieds toujours pas sur le lit, mais je crois que j'ai trouvé ma place sur le fauteil. Quand j'entre dans leur chambre elles me sourient, on se retrouve depuis la veille et même si rien ne s'est vraiment passé on fait comme si j'avais plein de choses à leur demander. On discute de ces quelques grammes qui conditionnent leur retour dans la vraie vie, celle qui leur fait peur. Il y a même celle qui ne veut parler à personne mais que j'ai fait rire quelques instants. Celles qui m'impressionent, celles qui me font peur, celles qui me touchent, celles qui m'énervent à ne pas guérir alors que je voudrais les voir sourire, comprendre, avancer, et ne plus revenir entre ces murs froids parce qu'elles ont craqué, seulement quelques jours après leurs retrouvailles avec le monde du dehors. Et à les voir, je crois que moi aussi, j'avance.

Dimanche matin bien trop tôt, devant l'ascenceur qui me fait arriver en retard chaque matin parce que je vais très haut et qu'il y a toujours des gens pour s'arrêter à tous les étages avant le mien, j'ai pensé qu'ils m'avaient manqués, les enfants. Une semaine passée dans un autre service sans petite main pour attraper mon stéthoscope, et j'étais heureuse de revenir. Peut être que j'ai bien fait de ne pas abandonner l'an dernier, en fait.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire